Dans 5 jours, il y aura exactement 1 an Que Chispitounetd’amour à sa maman quittait son Espagne natale pour rejoindre la pluvieuse Normandie.
Quel choc !
Quand j’ai vu ton regard sur Taiga, tu m’as parlé au travers de tes photos. De ton histoire, je n’en avais rien à faire. Je te voulais juste à mes côtés.
Contre l’avis général de mes proches, j’ai décidé de d’adopter. On était fait pour être ensemble. Ce que femme veut….
Au début, les échanges de mails m’ont mis la pression, tu étais très malade, à bout. J’ai même demandé à ce que tu sois euthanasié là-bas, dans ton pays. Mais tu n’as pas baissé les pattes car tu es un battant, un vrai warrior. La chaine de solidarité s’est mise en marche et après quelques semaines de tractation, je partais te chercher à Bayonne. La rencontre sur le quai de la gare a été poignante. Le courant est passé, tu m’as fait confiance, immédiatement. Tu étais encore plus beau (bien que décharné) que sur les photos. Mon Dieu ce regard….cette prestance …cette queue avec sa houpette blanche (pratique pour te repérer dans les champs de blé !)
Tu t’es laissé trimballer en voiture jusqu’à Aydius, chez celle qui a aidé à ton sauvetage, Jennifer. Nous avons dormi côte à côte et le lendemain tu as passé 5 h dans un train alors que tu ne connaissais pas ce moyen de transport. Tu as dormi. Tranquille. Confiant. Pendant que je stressais à mort…
Arrivé à Paris, tu as fait connaissance avec ton partenaire, Snow. Le courant est passé immédiatement, pipi de concert, reniflages d’arbres en commun, siestes dans les pattes des uns des autres.
Arrivé en Normandie, dans ton chez-toi, Snow s’est montré plus méchant, le temps que la hiérarchie se mette en place. Heureusement que j’étais aidée pour tenir le coup car vous n’avez pas été faciles tous les jours à cette période !!
Quel combat d’arriver à te donner les médicaments indispensables à amenuiser ta maladie…Je me rappelle les soirées passées à trouver Le truc qui te ferait avaler tes médocs…sachant qu’il fallait absolument que tu les prennes…et que tu ne voulais pas et que tu recrachais et que tu rouspétais et que je m’acharnais !
Progressivement, tu as commencé à te poser, à te coucher, à ne pas réagir au moindre bruit, à devenir zen. Ton regard a changé aussi, de fuyant et baissé, il est passé à brillant, pétillant et fier, toujours emprunt de confaince.
De même, la barrière de la langue s’est estompée et tu as commencé à comprendre ton nom dit par des français. Chispi, c’est plus facile que Trrrrrichspi tu avoueras !
Les signes de ton bien être se sont faits plus présents, câlins, remuages de queue à tout va, grognements de contententement…quelle bonheur de te voir ainsi….
Il y eut aussi les périodes de gros stress où j’ai bien cru te perdre, mais non, tu as résisté. Tu es tellement fort que tu arrives même à faire mentir tes résultats d’examen. Hé oui, tu devrais être mort, mais non ! Tu es bien vivant et plein de vie, dynamique et toujours partant pour aller renifler les bonnes odeurs des endroits où tu te trouves.
Avec ton copain, vous faites maintenant la paire. Il t’a apporté sa jeunesse, sa bêtise, sa joie de vivre. Tu lui as apporté la sagesse, le respect et tu veilles sur lui comme il veille sur toi…
Tu acceptes ses jeux débiles (et franchement, je te dis chapeau !) et tu le suis dans ses délires…Même pas peur ! Tu n’es pas le dernier à lui piquer sa corde, ce qui le laisse perplexe à chaque fois… « ben, il m’a pris ma corde !! heu l’autre là !! Attends, je te fonce dedans !! »
En revanche avec les autres chiens, il ne faut pas trop t’en demander. OK pour Snow (et Looping le chat !!!) mais pour les autres chiens….pas question qu’ils viennent troubler le cocon familial, à moins de céder à tes superbes scènes de bluff et de se soumettre. Parce que tu es comédien aussi. Tu bluffes à mort. Et ça marche !
En un an, que de progrès parcourus. Tu as pris pas moins de 11 kg, tu es la mascotte de ton village, le Dieu de tous les enfants (avant, c’était Snow) qui se battent pour avoir le suprême honneur de te promener, de te brosser, de te toucher.
Tu as conquis tout un village et même plus, car sur Taiga, tu as tes inconditionnels qui ont œuvré pour toi et qui œuvrent toujours d’ailleurs, toi, le chien qui a passé 8 ans ½ attaché au fond d’une cour, sans abris, en mangeant quand tes maîtres y pensaient.
Ils ne savent pas à côté de quoi ils sont passés. Mais nous, on sait ce qu’ils ont manqué et on est heureux de partager ta fin de vie avec toi.
Alors, continue à te battre et à prendre le pas sur ta maladie, tu as beaucoup de gens derrière toi, n’oublie pas que sans toi, Snow dépérira et pour ta maitresse…..