Le loup et la guerre.

Les peuples guerriers enviaient aux loups leur puissance et leur adresse. Certains soldats gaulois recouvraient leur casque d'une tête de loup, trophée qui symbolisait la force et la virilité. La légende des Nibelungen rapporte que les guerriers germains faisaient rôtir la chair des loups pour s'en nourrir et s'attribuer ainsi les qualités de l'animal. Dans la mythologie scandinave, très imprégnée de valeurs guerrières, les tiennent une place prépondérante : ils témoignent à la fois de la fascination qu'ils exerçaient sur les hommes et de la crainte qu'ils leur inspiraient. Lorsque Odin (dieu de la guerre et de le sagesse) préside l'assemblée des dieux, deux grands loups sont couchés à ses pieds, dociles. Le dieu les a dominés, ils sont devenu le symbole de sa puissance. Mais à l'inverse, le loup géant Fenrir se montre indomptable ; il est cruel de par son instinct mais il incarne aussi la destruction sauvage et la violence.

Dans la mythologie romaine, le dieu Mars qui envoya aux jumeaux Romulus et Rémus la louve permis ainsi la construction de Rome et en devient le protecteur. Mars, le dieu de la guerre, était à l'origine un dieu protecteur de la nature et de la jeunesse : chaque année pendant le mois qui porte son nom, il était célébré en grande pompe par les habitants des villes voisines de Rome qui le remerciaient de favoriser le renouveau de la nature. Au cours de ces fêtes du "printemps sacré", de jeunes gens étaient désignés pour partir chercher leur fortune (chance) ailleurs : ils quittaient leur ville, guidés par les deux animaux consacrés du dieu, le pivert et le loup. Le printemps était la saison où les guerriers abandonnaient leurs quartiers d'hiver pour entreprendre de nouvelles campagnes militaires. Mars et le loup étaient donc les protecteurs de tout les conquérants, qu'ils soient civils ou militaires. Le loup fut d'ailleurs avec le cheval, l'aigle et le sanglier un des emblèmes de la légion romaine.

Par la suite et tout au long de l'Histoire, on retrouve le loup souvent associé à des guerres. Au XVème siècle fut fondé un ordre de chevalerie appelé l'Ordre du Loup. Du Moyen-Age à la fin de l'Ancien Régime, les habitants de Bruyères en Picardie, qui avaient constitués une milice pour défendre les armes à la main les libertés de leur commune, se nommaient fièrement les "leus de Bruyère" (les loups de Bryère) ; enfin les soldats allemands qui ont occupés la France et d'autres pays pendant la seconde guerre mondiale furent plus d'une fois comparés à des loups.Et à ne pas oublier l'alliance entre les loups et la jeunesse, elle survit dans l'appellation des nouveaux scouts : "les louveteaux."

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